L’histoire de notre confrérie est intimement liée à l’histoire de France, tout particulièrement sous le régne de Louis XIV.
Voici quelques uns des Grands Personnages, Chevaliers de l’Ordre de Méduse, qui ont joué un rôle important dans l’histoire de notre pays.
Jean-Louis Girardin de Vauvré (1647-1724), nommé au sein de l’Ordre de Méduse « Frère Bienfaisant », Grand Prieur de Haute et Basse Provence, est un officier de plume de la marine, intendant de la Marine dans différents ports français, membre du Conseil de marine pendant la polysynodie sous la Régence, conseiller d’État.
Jean-Louis Girardin, seigneur de Vauvré (Eure), est l’un des plus illustres officiers de plume de Louis XIV dont la valeur était reconnue par le roi lui-même. Il entre dans la marine comme officier d’épée (enseigne de vaisseau, 1665) mais Colbert lui attribue une commission de commissaire ordinaire (1er janvier 1670) avec ordre de servir à Rochefort. Il accède très rapidement au grade de commissaire général, à seulement 26 ans (25 avril 1673).
Au cours de la décennie, il voyage beaucoup : il est chargé des affaires navales à Rochefort (6 mai 1673) puis au Havre (1675), en Sicile (1677) et à Dunkerque (1679). Parallèlement à sa carrière d’administrateur de la marine, il achète une charge de conseiller au Parlement de Metz (1678).
Jean-Louis Girardin de Vauvré est promu au grade d’intendant de la marine le 15 janvier 1680 à Toulon et c’est à ce poste qu’il gagnera sa réputation. Il remplace l'intendant Arnoult, accusé d'avoir mal veillé aux radoubs et d'être - en partie au moins - responsable du naufrage du Sans-Pareil, commandé par le chevalier de Tourville.
Il supervise la réalisation de l’ensemble des travaux entrepris sous Louis XIV, en collaboration avec Abraham Duquesne et Vauban (achèvement de la nouvelle darse, prolongement de l’enceinte, constructions de forts et de batteries de défense, cales de radoub…). L’intendant de Toulon est appelé à quitter l’arsenal à deux reprises pour assurer l’intérim des intendances de Marseille (1685) puis de Rochefort (1688). C’est d’ailleurs pendant sa première absence, qu’au mois de septembre son épouse a failli être violée par leur laquais Laurens.
Au début de la guerre de la Ligue d'Augsbourg, entre 1691 et 1694, il embarque à plusieurs reprises en qualité d’intendant des armées navales, ce qui en soit constitue une action remarquable dans la mesure où les hauts officiers de plume ne prenaient plus la mer.
Pendant la guerre de Succession d'Espagne, en 1707, lorsque le prince Eugène, le duc de Savoie et les troupes anglo-bataves assiègent la ville, il assure encore activement, à 60 ans, la défense de la cité.
C’est donc en officier de marine accompli que Girardin de Vauvré se retire du service le 30 avril 1716 au début de la Régence. Il siège au Conseil de marine pendant la polysynodie.
Il meurt sous Louis XV à Paris en 1724.
Au cours de sa carrière, l’intendant de Toulon a reçu des titres et des charges honorifiques. En 1700, il obtient la place de maître d’Hôtel du roi et le brevet de conseiller d’État. Il devient également membre du conseil de marine, probablement à la suite de Jérôme Phélypeaux, comte de Pontchartrain, qui s’est démis le 1er octobre 1715.
Jacques Vergier, nommé au sein de l’Ordre de Méduse » Frère Judicieux », né à Lyon le 3 janvier 1655 et assassiné le 23 août 1720 à Paris, est un commissaire de marine, président de chambre de commerce et poète français.
D’un père maitre cordonnier, Vergier porta d’abord l’habit ecclésiastique, qu’il quitta pour prendre l’épée. Il entra ensuite dans l’administration, le 2 octobre 1688 avec un emploi d’écrivain principal. Le 1er février 1690, il passa commissaire ordre aux appointements de 200 livres par mois. En 1690, il est à Brest, d’où il adressa à Mme d’Hervart, l’autre à La Sablière de La Fontaine, deux lettres, la première en prose spirituelle, la seconde en couplets faciles et galamment tournés. Le 29 janvier 1693, il fut envoyé à Rochefort, d’où il passa à Dunkerque, le 11 avril 1695. C’est de ce port, où il avait la fonction de commissaire ordonnateur de la marine et président du conseil de commerce, qu’il adressa six jolies épitres à Jérôme de Pontchartrain, qui lui avait écrit une lettre fort obligeante, le 19 septembre 1694.
Dès lors, le jeune ministre et le poète furent alors sur le pied de l’amitié. En 1695, au moment où les Anglais bombardaient Calais, Vergier passa de Dunkerque dans ce port, avec le commissaire Lempereur, composant, au sujet de ce voyage, une chanson épigrammatique d’un joli gout sur lui-même et sur son camarade. En 1696, ayant fait sur le Maure, vaisseau commandé par Jean Bart, une campagne dans le Nord, il peignit, à son retour, en vers naturels et plaisants, son état pendant cette navigation, mais il trouva dans le marin dunkerquois un homme assez indifférent aux choses de la poésie et du beau langage.
De 1697 à 1712, il resta attaché au port de Dunkerque, estimé des marchands et du peuple. En mars 1712, il alla à Abbeville pour hâter la levée de quarante canonniers qu’on devait diriger sur Maubeuge. Sa mission remplie, il écrivit à Pontchartrain pour lui demander la permission de se rendre à Paris pour consulter des médecins en raison de mauvais état de santé. Arrivé à Paris le 15 avril, il y était encore le 30. Le ministre lui ayant donné, le 13 avril 1707, le contrôle de la marine et des galères, il exerçait sa charge à Dunkerque, tout en rimant, pour se désennuyer de la prose administrative qu’il recevait de la cour, des contes galants et un peu libres, des couplets qui faisaient fortune à Paris, où ils se répandaient bien vite, avec les contes, et attendant de recevoir la permission de quitter le service. Il en était là quand le ministre lui donna l’ordre d’aller rejoindre, à Londres, le duc d’Aumont qui, le connaissant, l’avait demandé.
À Londres, sous le duc d’Aumont, qui y était en ambassade extraordinaire, Vergier devait étudier certaines parties de l’administration de la marine. C’était, d’ailleurs, une sorte de voyage d’agrément que l’ambassadeur voulait faire faire au poète, qui, le 20 novembre 1712, avait adressé au duc, à propos du cordon bleu que le roi venait de lui donner, une de ces épitres familières, dans lesquelles il faisait entrer un conte d’ordinaire assez peu édifiant. Le duc donnait à Vergier un compagnon, un artiste qui commençait à se faire connaitre aux Gobelins, François Desportes. Il parait qu’à Londres, l’ambassadeur et Desportes n’amusèrent que très médiocrement Vergier, car il poursuivit de l’autre côté de la Manche l’idée devenue fixe chez lui de quitter Dunkerque et la marine. Il chercha un acquéreur pour sa charge, et trouva un monsieur de Châteauneuf ; il en écrivit au ministre, qui lui répondit, le 7 juin 1713, qu’il ne pourrait vendre sa charge tant qu’il serait en Angleterre pour le service, y ayant été envoyé en qualité de commissaire de marine.
Vergier eut néanmoins la permission de traiter de sa charge, le 28 juin 1713, à condition toutefois de rester à Londres et d’y continuer son service. Au mois de septembre 1714, Le duc d’Aumont dut revenir à Paris et Vergier, qui, le 2 de ce mois, s’était défait de sa charge, resta quelque temps encore pour terminer les affaires commencées. La cour l’ayant enfin autorisé à quitter l’Angleterre, il revint à Dunkerque, que démantelait la paix d’Utrecht. Il assista triste et humilié à la destruction de cette place où il avait vécu si longtemps, et, après avoir exhalé ses plaintes en vers et en prose, il revint à Paris qu’il ne devait plus quitter. Il avait servi vingt-six ans. Dix-sept lettres datées de Dunkerque de l’année 1712 de vergier prouvent que le poète était propre aux affaires autant qu’aux jeux de l’esprit. Son style administratif est simple, clair, sans affectation ambitieuse, sans recherche de la forme littéraire, mais d’un tour et d’une correction peu communs aux employés de la marine de son temps.
Se retirant entre minuit et une heure, sans laquais et sans lumière, après avoir soupé chez Madame Fontaines, il fut assassiné, au coin de la rue du Bout-du-Monde1, aboutissant dans la rue Montmartre, par trois personnes masquées, qui lui donnèrent un coup de pistolet à la gorge et trois coups de poignard dans le cœur. La cause de cet assassinat fut d’abord inconnue car on ne connaissait à Vergier, d’un caractère très doux et d’un commerce très agréable, aucun ennemi et il ne fut pas volé. On pensait à une méprise lorsqu’un complice de Cartouche, nommé Rozy, connu sous le nom de Chevalier Le Craqueur, avoua ce meurtre avec plusieurs autres : il avait l’intention, avec ses deux complices, de voler Vergier, mais en fut empêché par une voiture qui passait au moment où ils venaient de le tuer2. Les circonstances de ce meurtre donnèrent lieu à quelque théories du complot accusant le Régent d’avoir voulu faire assassiner l’auteur des Philippiques et que les aigrefins auraient pris Vergier pour Lagrange-Chancel. Vergier est inhumé à Saint-Sauveur, près de Colletet et des acteurs Gauthier-Garguille, Gros-Guillaume, Turlupin et Belleroche.
François Adhémar de Monteil de Grignan, duc de Termoli, comte de Grignan et de Campobasso, marquis d’Entrecasteaux (1676-1714), Frère Protecteur de l’Ordre de Méduse, est un aristocrate français principalement connu pour avoir été lieutenant-général de Provence et le gendre de madame de Sévigné.
D’origine méridionale, la famille Adhémar de Grignan est une très vieille famille aristocratique française. Elle occupe depuis longtemps en Provence les postes les plus élevés. Ses premières traces remontent à la première croisade, à laquelle des chevaliers portant le nom d’Adhémar ont participé. Vers le XIe siècle, le seigneur de Monteil Aimar ou Adhémar, un des ancêtres des Grignan, possède plus de vingt lieues de terres (soit l’équivalent de plus de 700 hectares)[Information douteuse] sur la rive gauche du Rhône. Il donne d’ailleurs son nom à la ville de Montélimar. Un de ses descendants, Guilhem Adhémar, marque sa place au premier rang des troubadours provençaux. Sous François Ier, un comte Adhémar de Grignan est pendant quelques années gouverneur de Provence.
C'est à cette époque que la famille Adhémar de Grignan s'allie à la maison de Castellane, une ancienne et illustre famille de Provence dont cette branche reprend le nom d'Adhémar, les Adhémar de Grignan s'éteignant en ligne directe. Au XVIIe siècle, temps de François Adhémar de Monteil de Grignan, la famille a déjà perdu beaucoup de son importance, de sa splendeur et de ses richesses, mais elle jouit encore d'un grand crédit.
François de Castellane-Ornano-Adhémar de Monteil de Grignan est né dans le village provençal de Grignan le 15 septembre 1632. Il est le fils du comte Louis Gaucher de Grignan et de Marguerite d’Ornano. Il est l’aîné d’une fratrie de onze enfants issues d’une très vieille famille aristocratique. Il héritera du titre de comte à 36 ans, à la mort de son père le 4 août 1668. Dès sa jeunesse, il embrasse la carrière militaire. En 1654, il devient colonel du régiment de Champagne. Deux ans plus tard, il est promu lieutenant-capitaine des chevau-légers de la reine-mère Anne d'Autriche.
Il se marie trois fois. Il épouse en premières noces en 1658 Angélique-Claire d’Angennes, fille du marquis de Rambouillet, avec qui il eut deux filles, Louise Catherine de Castellane, Françoise Julie de Castellane et qui meurt en 1664.
Il se remarie une année plus tard à Marie-Angélique du Puy-du-Fou. Elle décède à la suite de l’accouchement de leur fils, qui mourra peu après d’une maladie infantile.
Alors qu’il a 37 ans, il rencontre Françoise-Marguerite de Sévigné.
À cette époque, il a besoin d'argent et l'énorme dot que peut lui apporter Françoise de Sévigné lui permettrait d'amortir une partie de ses dettes. Ce mariage qui s’apparente plus à une mésalliance (la famille de Sévigné ne jouit pas d’un rang égal à celle de Grignan) est néanmoins conclu le 27 janvier 1669 à l'hôtel de La Rochefoucauld à Paris et célébré deux jours plus tard à l'église Saint-Nicolas-des-Champs.
La marquise de Sévigné, mère de la mariée, écrit à son cousin Roger de Bussy-Rabutin à propos de ce mariage : « La plus jolie fille de France2 épouse, non pas le plus joli garçon, mais un des plus honnêtes hommes du royaume ; c’est M. de Grignan. »
Le 29 novembre de la même année, Louis XIV nomme le comte de Grignan lieutenant-général du Roi en Provence. Il part retrouver ses terres natales le 19 avril 1670. Il fera son entrée à Aix le 19 mai et sera reçu au Parlement deux jours après. La nouvelle comtesse de Grignan le rejoint une année plus tard. Le couple résidera au château de Grignan pendant presque quarante ans. De leur union naîtront trois enfants, dont la future marquise de Simiane qui jouera un rôle important dans la publication de la correspondance de sa grand-mère maternelle.
En 1673, Grignan assiège la cité d’Orange, réclamant l’entrée de celle-ci dans le territoire de France. En apprenant la nouvelle de la victoire du comte, Louis XIV aurait dit « Je suis fort content de Grignan ! »
M. de Grignan meurt le 30 décembre 1714 à l’âge de 82 ans dans une auberge près du Pont de Saint-Pons, entre Lambesc et Marseille. Il est enterré dans la chapelle de Notre Dame du Mont-Carmel de l'église des Grands-Carmes de Marseille.
https://www.chateaux-ladrome.fr/fr/chateau-de-grignan
Jean Louis Habert de Fargis de Montmort (1648-1720), Nommé au sein de l’Ordre de Méduse « Frère Magnifique », fut intendant de la Marine au département du Havre (1684), intendant des galères de Marseille (1688), Conseiller d’honneur au Parlement d’Aix (1690), Maître des Requêtes (1699) et Intendant des armées navales (1710-1716). Le 16 janvier 1700, il épousa Gabrielle Nicole de La Reynie, fille du célèbre lieutenant général de police de Paris (1667) Nicolas de La Reynie.
François de Boyer de Foresta, Marquis de Bandol (1673‑1745), nommé au sein de l’Ordre de Méduse « Frère Amphion », conseiller au parlement d’Aix (1693), président à mortier (1699), construisit à Aix-en-Provence un hôtel rue Mazarine (actuel hôtel d’Espagnet sur le cours Mirabeau), dont il confia la décoration intérieure au sculpteur Toro. Il épousa Anne Louise de Girardin de Vauvré, fille de Jean-Louis Girardin de Vauvré.
Joseph Andrault comte de Langeron, baron de La Ferté, baron de Cougny , nommé au sein de l’Ordre de Méduse « Frère Distingué », né le 19 novembre 1649 et mort le 28 mai 1711, est un lieutenant général des armées royales de la fin du XVIIe siècle.
Membre de la famille Andrault de Langeron, il est le fils aîné de Philippe Andrault, comte de Langeron (mort en 1675), premier gentilhomme de la chambre du duc d’Enghien, et de Claude Faye d’Espesses.
Joseph Andrault entre d’abord comme volontaire dans les troupes que François de Vendôme conduis au secours de Candie en 1669. Il entre dans la Marine royale le 11 novembre 1670 à Brest en tant qu’enseigne de vaisseau.
Il lutte contre les corsaires avec d'Estrées. Promu Capitaine de vaisseau le 2 novembre 1671, il participe à la bataille de Solebay et aux deux combats de Schooneveld, les 7 et 14 juin 1673, à bord du vaisseau L'Apollon, 50 canons. Lors de la seconde bataille de Schooneveld, « Le capitaine de Langeron, avec l'Apollon, s'étant trouvé au vent du luitenant-admiraal Bankœrt, entreprit d'aborder successivement plusieurs vaisseaux ennemis ; il soutint avec une fermeté prodigieuse un feu de trois heures entre trois bâtiments hollandais, comme s'il eût été à l'ancre, tirant des deux bords, et sortit de cette position non-seulement sans avoir été mis hors de combat, mais après avoir désemparé ses adversaires. »
Le 21 août 1673, il est à la bataille du Texel, au cours de laquelle la flotte Franco-anglaise affronte celle de l’amiral hollandais Ruyter. En 1674, il contribue à la prise d'un vaisseau espagnol, le San Pedro, en compagnie du capitaine de Lafayette, après un court combat au large de Collioure. L'année suivante, il s'illustre le combat du 11 février sur les côtes de Sicile. En 1676, il commande un vaisseau à la bataille d'Alicudi, et se distingue aussi à Agosta et Palerme. Lors de ce dernier combat, le maréchal de Vivonne l'envoie en compagnie de Tourville, Gabaret, et de Chaumont reconnaître les forces ennemies stationnées dans le port. C'est lui qui est chargé de porter à Louis XVI la nouvelle du triomphe du duc de Vivonne. Le roi le nomme inspecteur général des armées navales chargé de la construction des vaisseaux en avril 1684. La même année, il épouse la fille et héritière de Jean-François du Gouray, marquis de la Coste, lieutenant du Roi des évêchés de Basse-Bretagne.
Chef d'escadre le 1er novembre 1689, il participe à la bataille du cap Béveziers le 10 juillet 1690 au commandement de La Couronne, 72 canons. À Barfleur, à bord du Souverain, 84 canons, il commande la troisième division du corps de bataille. Au début de 1694, il repousse à la tête d'un bataillon de troupes de marine les Anglais commandés par Lord Berkeley qui avaient jeté l'ancre le 7 avril dans la baie de Camaret, grâce aux excellentes mesures de défense improvisées par Vauban.
Correspondant du Grand Condé, ce dernier le recommandera avec chaleur auprès de Colbert et de Seignelay, appuyant largement ses promotions successives. Lieutenant général des armées navales le 1er avril 1697, il est nommé commandant de la marine à Toulon entre 1698 et 1709.
Il est fait Chevalier de Saint-Louis, en 1703 après « trente-trois ans de services importants ». Il commande l'année suivante Le Soleil Royal, 102 canons, dans l'arrière-garde de la flotte franco-espagnole à la bataille navale de Vélez-Málaga (24 août 1704), placée sous les ordres du comte de Toulouse, amiral de France. Dans son Histoire maritime de la France, l'historien Léon Guérin cite les hommes placés sous ses ordres:
« À l'arrière-garde, le lieutenant général de Langeron commandait, ayant Tourouvre pour premier matelot, de Sepville pour vice-amiral, et, pour contre-amiral, la Harteloire, qui avait l'insigne honneur de se trouver entre deux officiers du grand nom de Duquesne, Duquesne-Mosnier et Duquesne-Guiton. Parmi les autres officiers de la flotte française, on comptait les la Roche-Allard, les de Grancei, les de Bagneux, les de Villars, les de Blenac, et plusieurs non moins dignes. À cette brillante élite, il n'y avait guère que Château-Regnaud, Forbin, d'Iberville et Duguay-Trouin qui manquassent. »
L'arrière-garde française avait affaire aux Hollandais. Langeron, à bord du nouveau Soleil Royal, force Callenburgh à abandonner son vaisseau amiral l'Albermale qui avait été mis en état si pitoyable, que peu de temps après il saute et coule. Seuls neuf à dix hommes, parmi lesquels l'amiral, échappent à ce désastre, sur les sept à huit cents individus qui étaient à bord10. Le Nimègue, autre vaisseau des Provinces-Unies, perd également son capitaine.
Il est fait commandeur de l'Ordre royal et militaire de Saint-Louis, en 1707, pour son rôle pendant la défense de Toulon. Le duc de Savoie et le prince Eugène attaquaient cette ville par terre, l'amiral Shovell par mer, avec 48 vaisseaux d'une flotte coalisée anglo-hollandaise. Langeron avait reçu l'ordre de couler à fond dans la rade la flotte française, dans le cas où Toulon ne serait pas secouru, afin que l'ennemi, s'il prenait la place, ne pût en profiter. Il préfère la couler seulement à moitié (i.e en faisant remplir d'eau leurs cales) pour la préserver du bombardement, et il ne conserve à flot que deux vaisseaux, le Tonnant et le Saint-Philippe, en les échouant, pour en faire des batteries. L'ennemi bombarde la ville ; mais il ne peut endommager le port, défendu par le feu des deux vaisseaux, et les Austro-Piémontais, éprouvant la même résistance du côté de la terre doivent se résoudre à lever le siège, au bout d'un mois (22 août).
Il décède d'apoplexie le 29 mai 1711 à Sceaux dans le château du duc du Maine, général des galères, dont il était un des familiers, à l'âge de soixante et un ans.